Le design en permaculture à la Cense d'Hortésie

Rencontre avec Pascal De Lessines à la Cense d'Hortésie, un écosystème cultivé selon l'éthique de la permaculture en plein milieu du Pays des Collines. 

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C'est au détour d'un léger chemin en pente, dans le paysage vallonné du très justement nommé le Pays des Collines, que nous attend Pascal De Lessines.

Il nous ouvre littéralement la porte - ou plutôt le portail - de son terrain et nous accueille à la Cense d'Hortésie, son écosystème cultivé en permaculture comme il aime l’appeler.

Au milieu du terrain, un "hangar" qui lui sert d'atelier, de salle de formation, de magasin.

Autour de celui-ci, une serre, une mare, des lignes de plantation, des haies, de la végétation qui s'entremêle et qui se répond dans une organisation qui ne tient qu'à elle.

On aperçoit également un wigwam, une tente en forme de dôme, qui permet à certains privilégiés de déposer, le temps d'un week-end, leurs valises dans ce cadre reposant. 

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De juriste à permaculteur

Dans une ancienne vie, Pascal était juriste. Traitant dossiers après dossiers, commençant sa journée avec l'Australie et finissant sa journée avec Los Angeles, voyageant aux quatre coins de la terre, il a eu envie de tourner la page. Il se rendait compte qu'il était bien, à travailler avec ses mains, dans son jardin ou en faisant de la céramique. Et qu'en travaillant avec ses mains, il arrivait à expliquer à ses filles ce qu'il avait fait de la journée. Du concret, du réel. 

Se former à la permaculture - et au design en permaculture -, c'est répondre aux trois piliers du modèle :

  1. Prendre soin de la terre

  2. Prendre soin de soi

  3. Partager les surplus

Et ce n'est pas se plonger à corps perdu, tambours battants, dans la création. Il faut prendre le temps d'observer, de réfléchir, de dessiner. Le design en permaculture demande une méthodologie qui ne peut pas être expliquée en cinq minutes. Mais, pour résumer grossièrement, on pourrait dire qu'il y a trois phases, dans un cercle vertueux :

  1. On observe

  2. On implémente

  3. On adapte

Au départ, il n'y avait qu'une prairie

Le projet de la Cense d'Hortésie est né aux environs de 2017. C'est à ce moment-là que Pascal s'est formé à la permaculture à la Ferme de Desnié, dans la province de Liège. De la formation à l'action, il se passe plus d'un an et demi. Sur une parcelle cultivée en prairie à faucher, il fera son havre de biodiversité

Au départ, il n'y avait qu'une prairie

En 2018, les herbes sont fauchées pour la dernière fois. En octobre de cette même année, il plante les arbres, puis les petits fruitiers au printemps 2019. Ces plantations vivent à leur rythme, au rythme d'une nature qui s'épanouit dans un écosystème cultivé. Ici, oiseaux, insectes, prédateurs, proies, tout le monde est le bienvenu.

Pascal nous le rappelle :

"Je ne veux pas produire ce que moi-même je ne mangerais pas. Les fruits que je cultive reçoivent le soleil, la pluie, le vent, certainement beaucoup d'amour, mais aucun autre intrant."

Des fruits dans un jardin-forêt

Des fruits dans un jardin-forêt

Si le terrain est travaillé dans l'horizontalité, le design est également pensé dans la verticalité. Pascal travaille ses cultures par étage. Sur la même ligne, vous trouverez un arbre - un poirier -, puis un gros arbuste - un groseiller -, puis un plus petit buisson -un groseiller à maquereau- puis des fraisiers. 

C'est pour cette raison que vous ne trouverez quasiment que des fruits sur la parcelle de la Cense d'Hortésie - le légume ne permettant pas vraiment de travailler en "jardin forêt".

Des fruits qui sont disponibles à la vente directe ou que Pascal fait transformer pour produire des confitures, des sirops, des pâtes de fruit par Julien, un ami qui a créé son entreprise "Le Bois d'Ogy" à quelques kilomètres de là. 

Faire puis laisser faire

La permaculture demande tout de même la main de l'homme. Pour favoriser les cultures, favoriser les récoltes, établir son occupation sur un modèle viable. Mais la main de l'homme s'arrête là où les éléments prennent vie. Et quand il fait chaud, trop chaud, comme lors de cet été 2022, il faut arriver à prendre du recul ... Laisser faire.

"Au mois de mai, je n'avais plus d'eau dans ma citerne de récupération d'eau de pluie. Je pouvais tirer de l'eau de ma mare, mais c'était prendre le risque de nuire à sa biodiversité. Alors se pose la question : est-ce que j'arrose avec de l'eau de ville ? Est-ce que j'engage un coût supplémentaire ? Est-ce que cet investissement va me rapporter ? Parce qu'on a beau arroser, mais avec des jours et des jours qui se succèdent à plus de 36 degrés, les fruits compotent sur place ... J'ai pris la décision de laisser faire. 

Dans la nature, la sécheresse a toujours existé. Il y a des plantes qui résistent, d'autres non. Le design en permaculture, c'est exactement ça : observer ce qui fonctionne avec son environnement, apprendre de ses victoires et de ses défaites, et avancer."

Une mare, une haie, berceaux de biodiversité

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La mare, parlons-en d'ailleurs. Pascal voulait une mare qui remplisse plusieurs fonctions, essentielles à son environnement. D'abord, c'est une mare de biodiversité, sans poisson, pour favoriser l'installation des batraciens et autres insectes. C'est aussi une mare qui sert d'abreuvoir à toutes les espèces, que ce soit des insectes, des oiseaux ou des rongeurs. 

La mare a également deux fonctions plus techniques, liées à la serre qui se trouve juste à côté. C'est un miroir pour augmenter la luminosité. Mais c'est aussi une masse thermique qui permet, la journée, de renvoyer de la fraicheur, et la nuit, de renvoyer un peu de chaleur, maintenant les températures dans la serre à des niveaux corrects. 

 

Les haies jouent aussi ces doubles fonctions. D'abord, la haie mellifère, conçue pour accueillir des fleurs presque 11 mois sur 12, et pour permettre aux insectes butineurs de continuer à vivre. Et puis, une haie coupe-vent, disposée au nord-est du terrain pour contrer les vents froids du printemps, nuisibles aux cultures. Et rendez-vous compte : un mètre de hauteur de haie permet de protéger 10 à 15 mètres de terrain

Partager, encore et toujours

Partager, encore et toujours

Pascal a de nombreuses cordes à son arc. Il donne des cours en design de permaculture, il donne des cours d'introduction en permaculture, il vend ses produits chez lui ou sur les marchés, et il n'est jamais avare de commentaires, de discussions et de partage. 

Il le dit lui-même : "Prenez toutes les photos que vous voulez, inspirez-vous, faites de l'espionnage industriel, il n'y a que ça qui m'intéresse. Je ne demande qu'une seule chose : que les gens copient. Qu'ils repartent avec des idées."

Pour conclure cet article, voici une phrase que vous trouverez inscrite au sortir du hangar :

"Je fais germer chez les personnes sensibles à leur environnement les graines de connaissance qui permettront d'améliorer leur lieu de vie ou de travail grâce à l'observation de ce que la nature fait de mieux et à mon expérience de terrain."

Retrouvez Pascal De Lessines à la Cense d'Hortésie pour acheter ses fruits, ses confitures ou ses délicieux sirops, pour vous former à la permaculture et à la biodiversité, ou simplement pour papoter, entre passionnés ...

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