Rencontre avec Gaëtan REY, chargé de missions scientifiques au CEN

Avec pour mission principale de protéger et de valoriser le patrimoine naturel français, les Conservatoires d’espaces naturels (CEN) contribuent depuis plus de 40 ans à la préservation de la faune et de la flore en France. Nous avons eu le privilège de nous entretenir avec Gaëtan REY, chargé de missions scientifiques au Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France, l’un des 23 Conservatoires du réseau CEN.

Naturaliste passionné, et client habituel de Mauna Kea, Gaëtan REY nous raconte son parcours et nous explique son travail au sein du CEN.

Sa fonction au sein du Conservatoire d’espaces naturels

Les Conservatoires d’espaces naturels (CEN) ont 5 grandes missions, à savoir : connaître, protéger, gérer et valoriser le patrimoine, et aussi accompagner les politiques. En tant que chargé de missions scientifiques aux CEN, Gaëtan REY intervient à la fois sur les volets de connaissances, d'accompagnement et de valorisation. Surtout de connaissance, puisqu’il appartient au service scientifique régionale du Conservatoire d'espaces naturels des Hauts-de-France.

"Je travaille à l'échelle de la région des Hauts-de-France. Mon rôle, principalement en tant que chargé de missions scientifiques, consiste à piloter certains projets transversaux régionaux. Par exemple, je travaille sur un plan régional d'action sur les pollinisateurs sauvages, sur lequel j'anime et je coordonne les actions à l'échelle régionale, avec un ensemble de partenaires."

"Sur ce projet par exemple, j'ai aussi un rôle de valorisation. Parce que je donne des conférences et je participe à des sorties en nature. J'accompagne également les partenaires dans la mise en place des projets. Dans le volet de la connaissance, je participe à des inventaires et le suivi de certaines espèces."

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Gaëtan REY s’occupe aussi d’autres plans d'action, comme celui sur la vipère péliade. Un dossier sur lequel il travaille depuis de nombreuses années. Il est en outre impliqué dans des études particulières sur des thématiques données au sein du Conservatoire. Il travaille par exemple en ce moment sur une boîte à outils d'indicateurs des zones humides dans la région des Hauts-de-France, particulièrement pour les hétérocères et les papillons de nuit.

"Etant donné qu’on travaille beaucoup sur des sites naturels (à peu près plus de 500 sites naturels dans la région des Hauts-de-France), on rédige des documents qui s'appellent des plans de gestion. Ces documents sont rédigés par les « équipes sites » : constituées d'un chargé de mission territoriale, d'un chargé d'études et d’un technicien. Mon rôle en tant que chargé de missions scientifiques à l’échelle régionale, c’est de les accompagner. J'ai donc du temps d'accompagnement pour l'élaboration de ces plans de gestion, pour veiller à la cohérence du document, mais aussi pour y apporter une dimension régionale, et faire le lien entre mes collègues qui travaillent sur différents sites naturels."

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Ses principales missions au sein du Conservatoire

"Les missions dépendent beaucoup des clés de financement qu’il y a en face. Par exemple, sur le plan d’action vipère péliade, je travaille dessus depuis 2013, c’est donc une mission sur le long terme. On a un plan d'action régional sur 10 ans. J'ai d'autres missions, par exemple, qui doivent être sur 4 ou 5 années. Je travaille notamment sur une mission sur l'évaluation de l'efficacité de travaux sur des mares. Et là, on avait un financement sur 5 ans. Le projet va donc s'arrêter au bout de 5 ans. On a en plus des projets plus ponctuels sur une année."

En ce qui concerne les missions spécifiques sur les insectes :

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"On a par exemple une mission sur les papillons de nuit, où on travaille sur le développement d'un indicateur pour évaluer l'état de conservation des zones humides du bassin Artois-Picardie. La mission consiste à faire des relevés de terrain et à faire une évaluation en fonction d'une liste de présence d'espèces. On évalue la qualité des habitats : est-ce que les habitats naturels sont de bonne qualité ou pas. Après, je travaille aussi beaucoup sur les abeilles sauvages. On dresse des inventaires et on fait le suivi de ces abeilles sur certains sites."

Une passion pour la nature qui remonte à la plus tendre enfance

Le parcours de Gaëtan REY est plutôt classique, similaire à celui de la plupart des naturalistes.

"Quand j'étais tout petit, j’ai toujours été attiré par la faune et les animaux. Avec mes parents, on faisait beaucoup de randonnées, et cela a nourri mon affection pour la nature. En fait, quand j'étais enfant je voulais devenir éthologue (étude du comportement animal) ou zoologue, puisque c’étaient les grands métiers qui sortaient de l’imaginaire au travers des documentaires animaliers divers et variés. Et après, au fur et à mesure, mon projet s'est affiné et j'ai découvert d’autres métiers en rapport avec la nature. J’ai aussi découvert qu’il y avait pas mal de structures en France, notamment dans la gestion des milieux naturels, comme les conservatoires, où on pouvait pratiquer ces métiers."

Également au niveau scolaire et universitaire :

"J'ai fait des études de biologie à l’Université Lille-I. J’ai fini avec un master 2 plutôt orienté vers la gestion des milieux naturels. Au fur et à mesure de mes années universitaires, j'ai fait un certain nombre de stages, tout en développant en parallèle une activité naturaliste auprès d’associations régionales. J’ai également travaillé par moi-même, pour développer des compétences naturalistes qu'on n'avait pas forcément au sein de l'université. Je dirais qu’il y a une part d’investissement personnel, de passion, en quelque sorte, dans mon parcours.

Du matériel varié pour ses missions au sein du CEN

Client habituel de Mauna Kea, Gaëtan REY commande régulièrement divers produits dont des boîtes de transport d’insectes, des épingles et des filets à papillons.

"On achète régulièrement ces produits. Notamment les filets, car avec mes collègues chargés d'études, on utilise les filets pour capturer des insectes. Soit pour capturer des insectes sur le terrain et les relâcher vivants, soit pour les garder, puisque certains groupes d'insectes doivent être déterminés sous binoculaire."

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"On achète également beaucoup d'épingles et de boîtes de transport, ou de boîtes de conservation des insectes. C'est parce qu'on travaille beaucoup sur certains groupes d’insectes, comme les abeilles sauvages, mais également sur des coléoptères ; qui nécessitent de la capture et la détermination sous binoculaire. On achète donc également des loupes binoculaires. Chaque insecte est étalé, préparé et étiqueté. Ils sont épinglés avec des étiquettes, et les étaler nécessite plein de petites épingles. Ensuite, ils sont stockés dans des boîtes."

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"Les boîtes de transport nous permettent par exemple de faire des échanges d'individus pour les validations. Parfois, je peux découvrir des groupes d'espèces pour lesquels je ne suis pas compétent. Je les envoie alors à mon collègue dans des boîtes de transport. On achète aussi des boîtes entomologiques vitrées. On les utilise pour présenter nos collections de référence qui nous servent à la détermination, mais aussi comme appui lors des animations pour le grand public, afin de présenter nos collections."

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"Après, on commande aussi bien sûr des produits de type alcool ou acétate d’éthyle pour conserver les échantillons qui sont prélevés. Par ailleurs, on ne travaille pas que sur l'entomologie, on travaille aussi sur les mammifères, les oiseaux, on commande également des paires de jumelles, des longues-vues, etc."

En ce qui concerne les filets, Gaëtan et ses collègues n’utilisent pas que le filet à papillons. Ils achètent et utilisent également d'autres types de filets pour d’autres types d’insectes, comme le filet troubleau, le filet fauchoir ou le piège Malaise, un dispositif d'interception pour capturer des insectes. Du matériel que Gaëtan utilise aussi bien dans le cadre de ses missions au CEN que pour sa collection personnelle.

 

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